In Musae Veritas

18 octobre 2006

La pièce de 50 centimes

C'était il y a 20 ans, quand j'avais 10 ans, que j'aimais rouler sur les rues cabossées de Séoul avec mon vélo de course un peu trop grand pour moi, mais fort de ses 3*7=21 vitesses qui me permettaient de gravir les pentes les plus ardues.

J'étais libre à ce moment-là: la preuve que je l'étais, est que je ne me rendais même pas compte que je l'étais. Je m'arrêtais dans les épiceries pour acheter des glaces à l'eau l'été, des petites brioches fourrées à la pâte de haricots rouges sucré l'hiver. Je regardais les vitrines où les dernières baskets Adidas ou Fila me faisaient rêver, et je rejoignais mes copains devant l'école pour aller jouer aux caïds avec nos skate boards.

J'étais gentil aussi à ce moment-là. Avant de rentrer à la maison, je m'arrêtais dans une papetterie située à 150 mètres grand maximum de la maison, je donnais à la dame une pièce de 50 centimes, et j'utilisais le téléphone de la boutique pour appeler ma mère pour lui dire que je rentrais et que je serais là dans 1 minute. Je lui apportais dans un sac plastique le fruit de mes emplettes domestiques: une carotte, un rouleau de papier toilette, des oeufs.

C'était le bon temps.

2 Comments:

  • oui je t'ai reconnu... Je ne me rappelle pas avoir été aussi libre à Séoul. Etrangement c'est aujourd'hui que je me sens libre et j'apprends chaque jour un peu plus à me libérer.

    By Blogger Jo, at 10:04 PM  

  • La liberté... la capacité à décider de ses choix. A la fois fin et moyen d'une vie toute entière!

    By Blogger panda, at 9:49 PM  

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