In Musae Veritas

25 mai 2006

L'araire


Je suis le bestiau tout de noir vêtu
Les yeux rouges et bouffis de volonté
Balançant mes cornes d'un air têtu
J'extraits de la terre la félicité

Les profonds sillons droits que je laboure
Forment les portées de ma partition
J'y sème les notes et les amours
En y proclamant ma libération

Je tire le lourd araire de la vie
Mais je ne regarde point en arrière
Car au bout du champ j'en aurai ravi
Les germes de l'existence sur terre Posted by Picasa

19 mai 2006

Pensées après une signature chez notaire


Dans cette ville où même les objets ont une âme, je crois bien que les immeubles sont les créatures les plus vivantes de la capitale. Leurs toits de zinc bleu ciel ont reçu les gouttes de mille pluies et leurs murs balafrés sont gorgés d'histoire. Leurs fenêtres ouvrent le regard des passants sur la vie intérieure des gens, et leurs balcons accrochent dans l'air les bruits de l'agitation tumultueuse de la foule. Ah, ces appartements qui tendent leurs cheminées de pierre vers le ciel parisien...

Je me plais à croire, puisque ces immeubles ont une âme, que l'un d'entre eux est mon âme soeur. Posted by Picasa

08 mai 2006

Le balcon de mon enfance


J'ai fait ce rêve ou ce cauchemar étrange
Perdu dans les sillons de l'espace temps
Je revois balcon et appartement
Suspendus aux étages près des anges

Les images datent de mon enfance
Mais les sensations sont bien d'aujourd'hui
Un trop-plein chargé d'émotions qui fuient
De mon réservoir interne d'essences

Je me penche sur cette balustrade
Regardant tantôt le sol ou le ciel
A trois pas du vide providentiel
Attaché au métal de la barre froide

Le soleil brûlant d'été est supplice
La chaleur sévit et je manque d'air
Quand soudain cède la barrière de fer
Me retrouvant seul face au précipice

Ces secondes durent une éternité
Je me vois pâle et les bras écartés
Mes genoux fléchissent et battent en retraite
Le frisson monte des pieds à ma tête

Du rêve irréel, je sursaute alors
Ah, la peur est réelle et me désarme
Déséquilibre onirique du corps
Tu déstabilises vraiment mon âme Posted by Picasa

02 mai 2006

Le goût sucré de la groseille


Caresse de lumière et de chaleur
Que j'attends depuis des jours et des heures
Silencieuse et discrète elle est Psyché
Et grandit dans mon coeur amouraché

Mon regard toujours levé vers le ciel
N'a pas vu le voile de son parfum
Il a fallu qu'elle me pince et me hèle
Pour que je goûte à son trésor enfin

Etourdi de moi où ai-je la tête
Quels démons vils me hantent donc peut-être
Et aveuglent encore ainsi tout mon être
Pour l'ignorer, moi la naïve bête

Les yeux fermés et l'esprit désancré
Je te vois, toi ma muse sans pareille,
Et de ta fine bouche de groseille
Je veux en aspirer l'air si sucré Posted by Picasa