My life is a process

Vie

[Le petit dictionnaire du panda illustré, édition 2006]

La vie se définit comme étant un process constitué d'une suite de tâches etd'événements, séquentiels ou parallèles, qui permettent d'accomplir desobjectifs définis en un temps donné (en général, entre 75 et 85 ans).

Lors du déroulement de ce process, l'acteur d'une vie peut tomber sur des tâches, voire des grosses taches, qui bloquent les flux de données et empêchent le tout de fonctionner correctement. Plusieurs moyens existent de se libérer de ces taches.

1- La première est de suivre scrupuleusement les Standard Operating Procedures, autrement dit, SOP, qui, par abus de langage, deviennent souvent SOAP. Pour éliminer la grosse tache qui bloque le process, il suffit donc de poser un SOAP au bon moment et au bon endroit, ce qui a pour effet de rendre le parterre glissant, et la grosse tache se casse la figure et libère le passage.

2- La seconde consiste à établir au plus vite un Changement d'Urgence, autrement dit Emergency Change Control. Cet ECC permet d'effectuer au plus vite des opérations de purge de données (libération de la mémoire), de suppression de comptes (interdiction d'accès à certaines zones protégées dela vie) et de réinitialisation du système. Cet procédure de crise, déclenchée par l'acteur de la vie, ne nécessite aucune approbation externe, et interdit tout plan de retour en arrière, ce qui a pour effet dedébloquer le process et de le rendre plus fluide, plus fonctionnel. Après un tel ECC, une simple maintenance de routine permet de réutiliser l'expérience capitalisée au cours de ce changement d'urgence, et de remettre toute déviation ou anomalie constatée dans le bon chemin.

panda

Se trouver

Je n'ai fait que suivre la neige blanche
Et le subtil mouvement de sa hanche
Sans effort j'ai gravi le haut massif
Pour atteindre le sommet du récif

Tout en haut il y a moins d'oxygène
Mais l'air est beaucoup plus doux et léger
Dans son regard vraiment rien ne me gène
Je me laisse évidemment piéger

En plongée nous regardions la vallée
Les vaches minuscules mais gaillardes
Hochent toutes leurs cloches montagnardes
Devant les veaux gentiment affalés

Vu d'ici les hommes sont bien petits
Par delà les nuages tu souris
En laissant en bas les heurts et les cris
Oui loin de tout ça nous sommes partis 

Oui

Notre-Dame à minuit? Pourquoi pas m'a-t-elle dit.

Je l'ai prise en photo et j'ai eu une surexposition.

Son rire est un éclair blanc qui déchire mes nuages et l'eau noire de la Seine.

Quand nous traversons Paris à bord de mon scooter, je sens se poser sur mon dos la chaleur de son sourire silencieux.

Je n'attendais rien mais elle m'a offert quelque chose dont je ne peux plus me passer.

La légèreté de cette simplicité me fait flotter. La sève qui s'était figée dans l'hiver de ma jeunesse recommence à drainer ma vie. 

La porte

La porte s'est fermée soudain
Et je ne t'ai pas rattrapée
C'était tôt hier le matin
Quand tu quittais ce canapé

J'entends tes pas dévaler l'escalier
Je ferme les yeux, sans vie, pétrifié
Imaginant les larmes qui s'enfuient
De tes yeux restés ouverts dans la nuit

Pourtant avant de vouloir t'évader
Tu as voulu que je te dise adieu
Mais tu n'as pas daigné me regarder
Quand je n'ai plus rien voulu de nous deux

Je n'ai pas voulu mettre mes lunettes
Et, myope et muet je ne remarquais
De ta chevelure la forme nette
Mais je devinais ton regard braqué

Je voulais tant d'une soirée d'ivresse
Mais hélas la nuit ne fut que nausée
Or je n'ai ni colère ni tristesse
Juste un grand vide sur nos mois passés

La porte ouverte dans le noir
S'est refermée sur mes espoirs
Certaines de mes convictions
Transformées en désillusions