In Musae Veritas

30 décembre 2006

Le vieux temple bouddhique


C'était une route à peine carossable dans une campagne isolée de la Corée profonde. Je roulais depuis bientôt quelques heures quand soudain, je décidai de tourner à droite. Un chemin de terre m'emmena vers un vieux site bouddhique, constitué d'un temple, d'une cloche en fonte, et d'une petite maison habitée par une vieille dame et son chien qui me réservais un comité d'accueil à force de moultes aboiements.

Quand je descendis de voiture, l'air sec et froid de l'hiver coréen me remplit subitement les narines et les poumons comme pour me dire "Silence, respire, comprends et respecte."

Je m'exécutai promptement. La dame était sortie de son antre et frappa la cloche une douzaine de fois. Chaque coup résonnait en moi comme si le sol coréen expulsait vers le ciel les vibrations puissantes et vielles de plusieurs millénaires. Mes entrailles tremblaient et mon corps entier accompagnait les ondes graves et profondes de la cloche.

La scène ne dura que quelques secondes. Quand je remontais dans la voiture, quelque chose avait changé en moi, ou plutôt, quelque chose s'était gravé en moi.

Je suis reparti avec ce son toujours présent dans mon crâne, un peu comme si une cloche réduite au silence avait toujours existé en moi, mais que ce moment fugitif avait enfin permis de libérer. Posted by Picasa

14 décembre 2006

Le syndrome des photos de nuit


En parcourant les différents albums que j'ai pu constituer au cours de mes différents voyages, je me suis soudain rendu compte que j'étais atteint du syndrome des photos de nuit.

Qu'est-ce donc?

C'est assez comique et pour le peu fatal. C'est ce déterminisme inévitable qui fait qu'un homme ne peut prendre que des photos de nuit lors de ses déplacements à l'étranger. Ces clichés sont pris par quelqu'un désireux de conserver des traces des endroits par lesquels il passe en coup de vent, mais qui, pris toute la journée dans des réunions, des taxis et des aéroport, n'a pas d'autre choix que de prendre des photos de nuit, seul moment de répit dont il dispose, pour peu qu'il ait réussi à se soustraire d'un dîner professionnel. Posted by Picasa

Hôtels de luxe


Rien qu'au mois de décembre, j'ai passé 1 semaine aux US, 2 jours à Toulouse, 3 jours à Vienne et je pars en fin de mois pour Séoul.

Au total, beaucoup de mouvement mais pas beaucoup de repères... ça fait quoi de se réveiller tous les matins dans des hôtels différents, avec un plafond différent, des draps aux odeurs différentes, des baignoires aux profondeurs différentes, des mini-savons et des mini-shampoings aux parfums différents?

Quand je croise des gens dans les ascenseurs qui mènent à l'étage où se trouve ma chambre, je me pose toujours les mêmes questions sur eux: que font-ils ici? Sont-ils de simples touristes qui visitent la ville, sont-ils des hommes et des femmes d'affaire qui n'ont pas le temps de déambuler sur les trottoirs locaux, d'apprendre quelques mots du langage des autochtones?

Ca fait quoi d'oublier d'apprécier l'adrénaline qui monte quand l'avion met les gaz pour décoller, ou quand il tangue dangereusement sous le vent au moment du décollage?

2006 s'achève. Au bilan, beaucoup de voyages, beaucoup de pays différents. Je sais que je passe les années de ma vie qui forment la jeunesse, comme ils ont coutume de le dire. Posted by Picasa

03 décembre 2006

JDATE!!!! ça m'a choqué.


Suis-je le seul à être étonné? Posted by Picasa

Perspectives


Je suis revenu d'un voyage d'une semaine aux Etats-Unis. J'ai une histoire d'amour un peu compliquée avec ce pays. Tantôt je tombe sous le charme de la démesure, de la facilité et de la pluralité. Tantôt je repousse cette monstruosité de gigantisme, la déception de la pensée unique et l'extrême rigidité de la structure sociale à plusieurs échelles.

Je marchais sur la 5ème avenue et je me suis retrouvé face au Rockefeller Center. La tour crânait de son bleu nocture et pointait le ciel de son air de Reine de la Nuit.

Cette perspective de l'abîme inversé, du vide à l'envers, du gouffre vers le haut m'a donné le vertige immédiatement.

Est-ce que ma vie est faite des mêmes contradictions et des mêmes contresens? Est-ce que moi aussi je suis un simple être humain rogné par la complexité intérieure, mais qui au final, n'aspire qu'à une chose, goûter ne serait-ce qu'un seul moment aux hautes sphères olympiques? Posted by Picasa