Collision

Quelle étrange idée que de toujours vouloir suivre
Deux lignes parallèles qui ne se coupent jamais
Quelle drôle d'envie que de vouloir enfin vivre
Avec celle dont vous rêviez toujours d'aimer

Je saute de ligne en ligne et de droite en droite
En m'agrippant à ces aspérités qui s'offrent
A mon vil regard haletant et à mes pates
Mais à leur toucher soudain je saigne et je souffre

Ô je voudrais avoir assez de force
Pour pouvoir saisir d'une poignée subite
Le fatal filet de pièges et de fuites
Et ne m'en faire qu'une natte de ronces

Fini les raides droites, place aux courbes
Aux rayons convergeant en un seul point
Attention, collisions et virages fourbes
Et me voici prêt pour les premiers soins

Mes dix doigts de fer cachés d'un gant de velours
Balaieraient d'un geste subit ces cent épines
Et oui, je pourrai jouer à l'aveugle et sourd
Seul et face à ces milliers de dents assassines 

Poème pour dire adieu

C'est idiot, je hais les regrets
Mais nous devions nous séparer
Sans voir ce qu'il arriverait
Et sans jamais se retourner

Très loin je me suis envolé
J'ai traversé tout l'atlantique
Mon âme et mon coeur immolés
Victimes de ton feu ludique

Mais tu as su me rattraper
Malgré la distance et l'absence
Oui tu as su te rattraper
Pour mieux m'entraîner dans ta danse

Et puis une dernière nuit d'amour
Dans la froideur de cet hôtel
Et pourtant, tu étais si belle
Mais l'air était déjà si lourd

Entouré de glace et de givre
Je m'insurge à l'idée de vivre
Avec une seule autre que toi
Ce que je voulais avec toi

Mes émotions ne sont plus vierges
Et tel est mon plus grand regret
J'irai brûler mille et un cierges
A l'autel de ton mauvais gré

Life

C'est la vie: les ténèbres avant, les ténèbres après, mais au milieu de la lumière aux mille couleurs vives avec des tons prédominants et de fines transitions infinitésimales entre deux.

C'est beau.

Envie

Elle aussi a très envie de partir
Et, ciel, elle en a envie avec moi
Où ça et quand ça, qu'importe, ma foi
Ca me fait délicieusement sourire

Longtemps dans le froid j'ai souffert
D'avoir, seul, à quitter la berge
Lassé sur ma barque de fer
Qui sombre et puis se désagrège

Hier c'était le Canada
Ou New York City toi et moi
Ou pourquoi pas le Nevada
J'ai senti exploser ma joie

Je suis avec celle qui veut bien goûter
Partager ma solitude sacrée
Je suis avec sa présence nacrée
Etourdi par sa si douce beauté 

Of steam and iron

Qu'ai-je donc tant aimé aux Etats-Unis d'Amérique? Est-ce le métal du bruit ambiant? Est-ce l'épaisseur du blanc de la vapeur sortant des bouches d'égoût? Est-ce l'onctuosité de la sauce BBQ des pork ribs d'un restaurant au bord de la 202 South? Est-ce les kilomètres de malls, outlets et autres commerces de proximité qui tapissent le paysage routier des régions suburbaines de New-York?

Oui, je crois que tout cela m'a plu car tout cela est différent de ce que je connais ici.

D'autres disent que l'on sait ce que l'on perd mais l'on ne sait ce que l'on gagne.

Là, j'ai l'impression de savoir ce que je gagnerais à partir. 

American blog

Yesterday night, I drove all the way down from New York to Philadelphia. I stayed late at night to have dinner with my collegues, and I started the engine only at 9:20 PM... I was so tired that I hardly couldn't open my eyes to see the directions. But I arrived at last, and I was kind of pride to have succeeded taking care of myself all by myself, in a foreign land.

I like this country. People are polite, engaging, open minded. Smiling face always. But I also came to understand that they can be very constant in their opinions, and that is a tough job to negociate with them.

Anyway, I went to a mall, bought some clothes (chek this out: 89$ for a Levi's 567, a Dockers jacket and a nice black stripped long sleeves shirt), then I went dining at a sort of Italian / Mexican fast food. The pastas were awfully disgusting, I felt like chewing on a piece of wet gum... though yesterday, I tasted a really good fried duck... How can this be that average taste can vary that much from place to place?

This weekend, I will visit New York. I've been waiting nearly 30 years to get at last my feet on that city's ground.

"Trois sorcières suédoises regardent les boutons de trois montres Swatch suisses. Quelle sorcière suédoise regarde quel bouton de quelle montre Swatch suisse ?"

"Three Swedish witches watch three Swiss Swatch watch switches. Which Swedish witch watch which Swiss Swatch watch Switch ?" 

Croisements

Je l'ai croisée sur un vol vers Paris
Elle avait pris place en siège 20A
J'étais en 20B et je lui souris
Quand soudain enfin l'avion décolla

Elle m'a appris le sudoku
Je lui ai raconté ma vie
Nous nous plûmes je crois beaucoup
Jolie, elle en était ravie

Plus tard, de retour à la capitale
Inquiet et malgré ma voix qui tremble
Je lui ai dit que ce serait pas mal
Si une fois l'on dînait un soir ensemble

Je l'ai croisée là dans le ciel
Sûr, je l'appellerai demain
Elle si légère et si belle
Flottant dans son subtil parfum 

Le voyageur sans bagages

Je me suis perdu dans mon voyage
Dans une cage toute faite de bois
Mais quelqu'un m'a ouvert la voie
Et j'ai pu m'enfuir, volage