Flash de lucidité...
Je suis resté hypnotisé devant cette toile aperçue aux Hospices de Beaunes.
Bon sang... mais bien sûr... pourquoi ne l'ai-je pas compris plus tôt?
Moi qui croyais que le cheval m'emmènerait là où je ne pourrais jamais aller seul, moi qui croyais qu'il galoperait à des allures folles à m'enivrer de plaisir, moi qui croyais que je m'agripperais à sa crinière dans une course démente, le visage fouetté par le vent, les yeux laissant échapper quelques larmes de froid et d'excitation... Mais diable, il faut regarder la réalité en face: le cheval a une jambe coupée, il saigne et hennit derrière moi en implorant de s'arrêter, de faire demi-tour à l'écurie.
J'ai compris: ce n'est pas moi qui ai besoin du cheval, c'est le cheval qui a besoin de moi.
La prochaine fois, je ferai moins attention à la fière allure de la monture, plus à la véracité du rôle qu'elle veut jouer.